Tendances et polémiques
Ces équipements coûtent très cher aussi bien à la construction (entre 50 et 100000 Euros) qu'à l'entretien et il faut bien payer l'addition. Si les retombées touristiques le justifient, les municipalités peuvent les inclure dans leur budget. Si ce n'est pas le cas, ou qu'il s'agit d'un investissement privé, un péage est mis en place.
Sur le terrain, on constate que les tracés sont plus ou moins riches en équipement; on oppose souvent deux tendances: "beaucoup ou peu de contact rocher". C'est même un sujet de polémique car le fait de chercher ses prises dans le rocher ralentit la progression, la rend plus intéressante et permettrait même de se rapprocher des techniques de l'escalade.
En réalité, ces deux tendances reflètent un coût de construction fort différent.
Toujours est-il que l'équipement est parfois spartiate. Dans ce cas, la grande majorité des pratiquants utilisent le câble pour se tenir ou se hisser. C'est la raison pour laquelle certains câbles sont gainés. On s'est bien éloigné de la règle énoncée au début et du contact rocher soit-disant si sympatique!
Face à ces évolutions, les concepteurs ne sont pas restés inactifs, et les via ferrata les plus récentes sont équipées d'échelons plus petits, plus discrets, mais qu'il est impossible de saisir à deux mains. Ce sont des poignées, où il n'est pas non plus possible de placer les 2 pieds. Ces rafinements sont apparus sur les tracés les plus difficiles, comme celui de la grotte à Carret, coté ED, près de Chambéry.
Avec le niveau des pratiquants qui s'élève, la tendance à l'évolution vers des tracés plus techniques (ED) est extrêmement bien accueuillie. De plus, ces tracés donnent lieu à des discussions sur les forums internet, ce qui leur fait de la publicité et leur assure le succès.
Allons plus loin: dans tous les sports, c'est l'élite qui fait rêver les foules, grâce à la compétition et à la médiatisation. En via ferrata, il n'existe pas de compétition, la médiatisation est particulièrement faible, le rêve est donc issu des récits de parcours des ferratistes chevronnés qui racontent leurs "exploits". Rêves rendus accessibles à tous... ou presque. En tout cas tous ceux qui s'entraînent. Et donc le danger qui nous guette, c'est de voir les pratiquants se lancer de nouveaux défis au mépris des règles de sécurité. Donc il nous faudrait des itinéraires vraiment très ED++ pour satisfaire les plus forts.